L'histoire de l’encre pour stylo-plume

L'histoire de l’encre pour stylo-plume

L’encre est la matière première des stylos-plume, qui a connu de nombreuses innovations avec le temps. Au début, les encres étaient presque des peintures, proches de l’encre de Chine. Aujourd’hui, elles sont extrêmement fines. Certaines contiennent un peu d’huile pour une meilleure glisse sur le papier.

Dans l’antiquité, l’encre était solide pour mieux se conserver. Généralement de la suie ou des fumées noires servaient de pigments associés à de la gomme arabique. On fabriquait son encre pour écrire en délayant des solides dans de l’eau. Le même procédé avait cours en Chine avec l’encre de Chine. Je vous déconseille fortement de mettre de l’encre de Chine dans un stylo plume. C’est le coma assuré pour votre stylo. J’ai fait le test avec un robuste Lamy Safari, je suis encore en train de le nettoyer et il me faudra encore des kilomètres d’écriture pour le sauver. Avec le temps on a ajouté des acides à ces préparations.

L'encre à travers le temps et l'espace

Le terme « encre » vient du latin « encaustrum » qui fait référence à une préparation caustique à base d’acide, généralement du vinaigre. L’acide en effet attaquait légèrement le papyrus et le parchemin afin que les écrits restent alors que les encres à base de suie antérieures finissaient par disparaître. Le rouge fait également son apparition, c’était la couleur la plus aimée à l’époque antique.

La plupart du temps, ces encres étaient utilisées au pinceau et non à la plume. L’avènement de la plume d’oie impose la création d’encres plus fluides. Le moyen âge regorge de formules chimiques végétales, minérales ou métalliques. Bien souvent pour empoisonner avant même d’écrire. Pour réaliser des encres d’écriture, on faisait macérer des tanins végétaux rapportés d’Afrique du Nord ou du Moyen Orient. Ces macérations sur plusieurs semaines produisent de l’acide gallique. Il se trouve à l’état naturel dans les feuilles de thé, l’écorce de chêne ou la peau de grenade. Il est désormais utilisé dans l’industrie pharmaceutique.

L'acier, la révolution de l'écriture à l'encre

L’arrivée des plumes en acier a changé la production d’encres au milieu du XIXe siècle. En effet, l’acier de la plume devient un réactif à l’encre et s'altère autant qu’il altère l’encre. Il est d’ailleurs opportun de mesurer le pH d’une encre avant d’écrire avec une plume en acier, en or ou en titane. C’est la raison pour laquelle les marques généralement commercialisent leur propre encre, fabriquée par un tiers, mais dont les propriétés sont compatibles à la nature de l’alliage de la plume du stylo.

Plusieurs industriels ont alors déposé des brevets sur des solutions chimiques d’encre. Henry Stephen en 1834 puis James Perry en 1840 pour les citer. C’est néanmoins Johann Peter Greiss qui révolutionne les encres pour stylo plumes en 1859 en découvrant les colorants azoïques. Il y a une double réaction chimique de diazotation et de copulation. Cela a permis de produire des rouges, des bruns, des jaunes, dans un premier temps.

L'écriture à l'encre devient un art quotidien

Il va y avoir une profusion d’offres d’encre dans la deuxième partie du XIXe siècle. Des encres indélébiles pour les notaires et les comptables. Des encres effaçables pour d’autres. De nombreuses couleurs apparaissent également. On dessine alors autant qu’on écrit avec ces encres. Pelikan possédait 172 références d’encre. L’encre était vendue à l’état liquide.

L’encre solide a également été utilisée pendant la deuxième guerre mondiale pour que les stylos fonctionnent dans des situations extrêmes, en altitude, par forte chaleur ou à l’horizontal. L’encre était sous forme de granulés contenu dans le corps du stylo dans lequel on ajoutait de l’eau.

De nos jours, les fabricants de stylos sous-traitent généralement la fabrication d’encre à des spécialistes comme Octopus. Il faut s’adresser et découvrir des spécialistes d’encre comme Diamine au Royaume-Uni pour avoir des gammes de 300 références.

Une meilleure offre d'encre, mais plus condensée

Dans la première partie du XXe siècle la qualité des encres demeurent dans leur temps de séchage. Parker en 1933 fabrique une encre exclusivement pour stylo plume la « Quinck », grâce au solu-x produit secret destiné à dissoudre les composants utilisés lors de la production des encres. Quinck pour Quick-ink à séchage rapide. Les fabricants mettent également au point des bouchons à vis pour empêcher les encres de sécher dans les pots qui sont généralement fermés par des bouchons en liège, poreux.

De nos jours, les stylos-plumes ne sont plus d’un usage courant. On les offre, on les collectionne. Ainsi l’écriture avec des stylos-plume est devenue un instant de plaisir. Les fabricants ont même ajouté des huiles pour améliorer la glisse sur le papier ce qui accroît la brillance des textes mais aussi leur temps de séchage.

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